À l’appel du syndicat FO, les salariés qui accompagnent des enfants souffrants de trouble de comportements, ont manifesté, ce jeudi 28 novembre.

Ils n’avaient jamais fait grève. Pourtant, 75 % des salariés de Moissons nouvelles ont cessé le travail, ce jeudi 28 novembre. Face à l’ampleur du mouvement, la direction du pôle Pays de la Loire, a décidé de fermer les deux ITEP (Instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques), celui de la Papotière à Nantes et celui de Gesvres, à Treillières.

Les 150 jeunes accueillis par l’association ont été renvoyés chez eux.

Un ras-le-bol général

L’ambiance est morose. Selon les grévistes, les conditions de travail ne sont plus réunies pour accompagner sereinement les jeunes dans les établissements. « Il y a deux ans, nous avons eu une enquête de l’inspection du travail qui a pointé des dysfonctionnements au niveau du pôle, mais rien n’a été fait. Les employés ne sont toujours pas accompagnés sur les risques psychosociaux », explique Gildas Le Meillat, délégué FO.

Les veilleurs de nuit se sont joints au mouvement. Pascal, qui travaille à la Papotière depuis douze ans, a les traits tirés. « Ma direction ne prend pas en compte la pénibilité. » Pascal fait des nuits du lundi au vendredi, de 22 h à 7 h 15. Il fait grève car il est aussi en désaccord avec le licenciement « sans préavis » d’une cadre.

À la suite d’un audit externe, les salariés se sont sentis pointés du doigt : « Il y a un important manque de confiance, sur le terrain. Nous sommes parfois en situation d’insécurité car nous avons beaucoup d’enfants à gérer. En cas de problème, lors de situations de violence, la responsabilité n’est pas partagée. On nous convoque à des entretiens, ou nous recevons des lettres de recadrage. »

Mickaël, un éducateur de l’ITEP de Gesvres abonde : « Nous ne sommes pas considérés, la direction manque de bienveillance. Nous souhaiterions plus d’équité dans le traitement des situations des salariés, cadres et non cadres. » Les salariés ont aussi peur pour l’avenir. Nombreux sont ceux qui évoquent une perte de sens, le sentiment de ne pas savoir où va l’association.

Des questions budgétaires se posent également : l’établissement de la Papotière fait face à une fermeture d’internat et à un redéploiement des jeunes sur de l’accueil à la journée.

La direction de Moissons nouvelles, que nous avons contactée, n’a pas souhaité s’exprimer.

Ouest-France – Emmanuelle LESCAUDRON.

Les salariés de l’association Moissons nouvelles devant l’ITEP de la Papotière

 

Le 29 novembre 2019