La Révolution au cœur de Christian Olivier. Éditions Le Nouvel Attila, 192 pages, 18 euros.

Voici un livre à découvrir et à partager, un livre à la croisée des arts, comme son auteur, un conte philosophique à la gloire des poètes russes du XXe siècle, avec comme trame de fond la Révolution d’Octobre 1917 et ses suites.

Il évoque une époque écartelée entre un espoir immense de changements sociaux universels pour des lendemains qui chantent et la réalité d’un régime de la terreur. Il s’inspire de l’œuvre de douze poètes, aux destins tragiques, témoins de ce moment si particulier, pour nous immerger dans l’histoire, aussi bien celle de la narration que celle qui sous-tend le récit.

Le livre a une composition cyclique : un chapitre alternant l’histoire des trois protagonistes, puis un nuage de mots dans les alphabets latin et cyrillique, suivi par un poème et enfin une citation illustrée.

Par une écriture immédiatement particulière, remplie d’images et de couleurs, très poétique dans ses allitérations et ses rimes à profusion, l’auteur pose l’ambiance du récit, qui n’est pas sans rappeler l’univers de Boris Vian.

Les illustrations, toutes en rouge-noir-blanc, sans pages blanches sauf pour la narration, sont frappantes et renforcent le propos.

Il est ici question du destin, de sa place dans le monde, d’une réflexion sur l’écrit et la façon de diffuser une pensée, de la parole comme un langage universel entre les hommes, du poids des mots, de la liberté, de l’art comme témoignage absolu.

Korine KEFES

Le 5 février 2022