Le Maine Libre – Alexis BABIN

Une trentaine de salariés de l’Association départementale des amis et parents de personnes ayant un handicap mental (Adapei) étaient rassemblés ce vendredi matin 4 décembre 2020 devant le siège de l’association au Mans, à l’appel de l’intersyndicale. Ils dénoncent la révision des accords d’entreprise concernant le temps de travail.

Ils avaient choisi leur jour. Une trentaine de salariés syndiqués de l’Association départementale des amis et parents de personnes ayant un handicap mental (Adapei) étaient réunis devant le siège administratif de l’association, rue de la calandre au Mans, ce vendredi matin 4 décembre. Les gilets et les banderoles aux couleurs des organisations syndicales FO, CGT et CFDT étaient de sortie en ce jour de Négociations annuelles obligatoires (NAO) avec la direction.

Une levée de boucliers décidée sur initiative intersyndicale. En cause, la volonté des dirigeants de l’association du secteur médico-social de dénoncer les accords d’entreprise. En particulier l’épineuse question du temps de travail et des congés.

D’autant plus mal vécu en cette période de crise

L’Adapei emploie environ un millier de salariés dans le département, répartis dans 48 établissements : Instituts médico-éducatifs (IME) pour les enfants, foyers de vie, d’accueil médicalisé, établissements et service d’aide par le travail (ESAT)…

Une partie des salariés s’insurgent contre le projet avancé par la direction de revoir certains acquis sociaux d’une partie du personnel.

« Dans le cadre de la révision des accords sur le temps de travail qui dataient de 1999, réclamée par les syndicats d’ailleurs pour étudier la question du télétravail, du compte épargne temps… J’ai décidé de revenir aux mesures prévues par la convention collective. Et de fait, d’annuler les avantages de certains salariés, oui malheureusement, » justifie Ludovic Husse, directeur général de l’association d’aide aux handicapés.

Un retour à la convention collective pour faire des économies

Plus de 500 employés sont du reste concernés par le principal point de désaccord : la remise en cause des congés trimestriels accordés aux personnels hors convention. Ce sont 15 jours de congés par an auxquels n’ont normalement pas droit les salariés du secteur adulte. Nous leur octroyons par dérogation. Financièrement, c’est l’équivalent de 43 personnes à temps plein, pour ces salariés en congés. Notre association est entièrement financée par l’argent public (État et conseil départemental), je le rappelle. Et mon rôle est aussi de veiller aux dépenses budgétaires, se défend le dirigeant.

Mais les budgets publics ont été maintenus pour 2021 de toute façon. Donc, il n’y a pas de raisons valables, relève Michel Chevry, déléguée Force Ouvrière.

Nous sommes déjà épuisés par la crise sanitaire (du Covid-19, NDLR) face à laquelle nous faisons partie des premières lignes quand même, témoigne Sophie Desarthe, secrétaire générale de la CFDT Santé sociaux. Nous n’avons déjà pas de gros salaires et en plus, on nous supprime des droits. Ce n’est pas acceptable.

Prochaine rencontre prévue avant Noël

Nous sommes ouverts au dialogue mais nous n’avions pas encore annoncé l’ensemble du projet, informe Ludovic Husse. Les délégués syndicaux n’avaient connaissance que de 20 % du projet. Nous leur avons remis ce vendredi matin le document global. Nous attendons leur retour maintenant qu’ils ont tous les éléments en main.

Contrairement aux revendications affichées par l’intersyndicale, la remise en question de l’accord sur les 35 heures notamment, n’a jamais été à l’étude, jure le directeur général. Une prochaine rencontre posée préalablement dans le cadre des NAO est prévue avant Noël.

Les propositions complètes de la direction suffiront-elles à apaiser la colère des salariés ? Ces derniers présents ce vendredi au siège de l’Adapei, brandissaient en tout cas la menace d’un véritable mouvement de grève.

Le 4 décembre 2020