URGENT

A tous les syndicats de l’Action Sociale FO et tous les syndiqués.

L’épidémie du coronavirus se répand, avec des conséquences humaines et sanitaires dramatiques qui ne touchent pas que les personnes de plus de 70 ans. Nous ne pouvons pas l’ignorer.

Tout d’abord, nous tenons à saluer l’ensemble des camarades qui se battent pour préserver leur outil de travail et faire que l’accueil et la prise en charge des plus en difficultés de notre société se poursuivent malgré tout. Nous saluons aussi tous les salariés de la santé publique qui sont eux aussi en première ligne.

Mais continuer de travailler ne peut pas se faire au prix de notre santé et de notre vie.

Nous savons que dans vos établissements et structures, certains d’entre vous ont déjà pu négocier des mesures de protection ou d’adaptation des conditions de travail. Mais cela reste très inégal. Commencent à nous remonter des informations inquiétantes avec des établissements sans direction et qui fonctionnent avec des équipes éducatives réduites, mais aussi des demandes de réquisition du personnel pourtant en charge de leurs enfants et qui ont été autorisés à rester chez eux.

Il est important et normal dans cette période, de continuer de négocier et de revendiquer, en premier lieu au nom de l’obligation de l’employeur de garantir la santé et la sécurité des salariés.

Si ce n’est pas le cas, des revendications essentielles sont à porter et à obtenir comme :

  • La livraison individuelle de gel Hydroalcoolique,
  • L’installation de distributeurs approvisionnés,
  • La fourniture de gants, de savons pour tous les sanitaires, de mouchoirs jetables pour chaque bureau, de produits de nettoyage des claviers et combinés téléphoniques,
  • Le nettoyage des locaux,
  • L’organisation du travail au regard des salariés en situation de ne pas pouvoir venir travailler et les modalités de remplacement ainsi que le paiement des heures supplémentaires,
  • Le paiement de tous les jours de carence pour tous les salariés malades, sous conventions collectives ou pas, équivalent aux droits existants pour les salariés faisant l’objet d’une mesure d’isolement conformément au décret 2020-227 du 9 mars 2020,
  • Le maintien des salaires plutôt que la mise en place de l’activité partielle.

Pour vous aider, nous vous envoyons avec cette note un ensemble de documents déjà disponibles sur le site fédéral  www.fnasfo.fr.  Le site restera le temps nécessaire, le lieu où nous communiquerons en direction de l’ensemble des adhérents. N’hésitez pas à le consulter

Par ailleurs, faites-nous remonter les situations dans lesquelles vous vous retrouvez, les accords que vous avez réussis à obtenir et toutes les difficultés auxquelles vous êtes confrontés. Faites rédiger partout des accords paritaires qui garantiront aujourd’hui et demain le respect de vos droits.

La Fédération reporte toutes les réunions collectives, mais elle continue et continuera par ailleurs de fonctionner quelle que soit l’évolution de la situation. Nous avons pris les dispositions nécessaires. Vous pouvez toujours nous joindre par téléphone dans les horaires habituels de fonctionnement du secrétariat, soit de 9 h à 17 h et nous répondrons à tous vos mails, l’ensemble des responsables fédéraux resteront à votre disposition.

Pour l’instant, et jusqu’à nouvel ordre, les locaux de la fédération restent ouverts tant qu’aucune interdiction ne vient nous empêcher de le faire, mais le confinement de Paris et sa région est « en marche ».

Face à cette situation, force est de constater que ce gouvernement prend des décisions au jour le jour et de façon très contradictoires. La fermeture des lieux non indispensables et pourtant le maintien du vote pour le premier tour des élections municipales le montrent. Si le premier ministre a décidé de renforcer « l’état d’urgence » dès samedi dernier, au nom de la propagation de l’épidémie et du passage au niveau 3, il s’est permis de le justifier en parlant de notre totale irresponsabilité de « Français » qui continuent de sortir. Bien évidemment, rien de sa part sur les années de destruction de l’hôpital public, de remise en cause de la Sécurité Sociale et sur l’état de la recherche qui n’est financée que s’il y a un intérêt financier. Ce qui a eu comme conséquence directe que les recherches concernant l’équivalent de ce virus ont été arrêtées il y a presque 10 ans, car considérées comme non rentables.

Le système capitaliste fait la démonstration qu’au nom de l’exploitation et de la rentabilité, l’humanité doit se plier aux effets en cours d’une épidémie dont personne ne maîtrise les conséquences et le moment où elle s’arrêtera. Comme l’hôpital public français atteint dans les services d’urgence les limites de sa capacité de prise en charge des malades, il faut confiner un peu plus pour tenter d’enrayer la propagation et ainsi tenter d’éviter une situation à l’Italienne, tout en nous culpabilisant.

Que dire des ruptures générales de stock partout en gels Hydroalcooliques, masques adaptés pour ceux qui en voudraient. Nous sommes pourtant le troisième exportateur d’armes au monde depuis 2019, mais nous ne pouvons pas fabriquer, en urgence, de simples outils de protection, ouvrir des lits, voire des hôpitaux, et quand bien même avec le renfort de quel personnel qualifié supplémentaire ?

Sortir de l’austérité, revenir à la Sécurité Sociale de 45, lancer un plan d’urgence financier et retirer le projet de réforme des retraites est indispensable, mais que peut-on attendre d’un gouvernement et d’un président aux ordres des marchés financiers lesquels viennent de subir en quelques jours des pertes sans précédent ?

Nous saluons à nouveau chacun d’entre vous et espérons que collectivement en continuant de rester organisés et solidaires, forts de notre indépendance et de notre liberté de comportement, nous passerons cette étape et que très rapidement nous pourrons nous réunir à nouveau.

Amitiés syndicalistes

Paris, le 16 mars 2020

 

Pascal CORBEX

Secrétaire général de la FNAS

Le 16 mars 2020