Instruire, protéger, informer, rire, sortir et vivre libres entre amis, hommes et femmes, ne pas croire ou croire différemment… c’est ce que l’attentat terroriste – l’assassinat horrible de Samuel Paty – et ceux qui l’ont précédé voudraient empêcher en terrorisant et mettant en cause la République, ses fondements, dont la laïcité et la démocratie.

La Confédération Générale du Travail Force Ouvrière – FO – a toujours affirmé son attachement indéfectible à la République, une et indivisible, laïque, et au rôle de l’instruction publique.

Si nous agissons, bien sûr en tant que syndicat, sur le terrain économique et social, pour l’émancipation des salariés contre toute forme d’exploitation, nous savons que l’émancipation demande de combattre l’ignorance, de permettre à tout un chacun de devenir un citoyen libre, en accédant au savoir, en exerçant son esprit critique.

Combattre l’ignorance dont se nourrissent l’intolérance, l’obscurantisme, la barbarie

C’est ce que voulait Samuel Paty pour les enfants à qui il enseignait. C’est la raison de l’expression immédiate de la confédération, nous replongeant – à nouveau malheureusement ― dans la sidération des attentats de 2012, puis de janvier 2015 contre les dessinateurs journalistes de Charlie Hebdo, l’assassinat de policiers, dont Ahmed Merabet, des personnes de l’Hyper Casher pour leur supposée religion juive, d’un prêtre, ceux de novembre 2015 au Bataclan et aux terrasses des cafés, puis à Nice en 2016, et la tentative récente devant les ex-locaux de Charlie Hebdo

Nous étions présents dès samedi devant l’école de Samuel Paty, et dans les nombreux rassemblements organisés depuis. Nous étions place de la République dimanche. Pour exprimer notre engagement pour l’instruction publique, laïque, pour la défense sans faille des enseignants et personnels de l’Éducation nationale, et plus largement de l’ensemble des agents publics.

Parce que leur rôle est essentiel, et notre attachement doit l’être, pour combattre l’ignorance dont se nourrissent l’intolérance, l’obscurantisme, la barbarie.

Ce combat est essentiel pour la démocratie, pour la liberté syndicale à laquelle est associée la liberté d’expression. Il est essentiel à l’indépendance syndicale. Celle-ci exige l’aptitude de chacun et chacune de nos adhérents à pouvoir s’exprimer, prendre part au débat, librement, en préservant son libre-arbitre, en se forgeant sa propre analyse et sa propre opinion, sans céder aux pressions et influences extérieures.

éditorial du 21 octobre 2020

Le 21 octobre 2020