La recherche porte sur les manières dont les agents vivent la modernisation des services publics à l’ère du numérique. Ladite « modernisation » est propulsée par un ensemble de réformes dont l’analyse descriptive a fait apparaître les propriétés et caractéristiques majeures, permettant ainsi de mettre à jour pensées et impensés qui les traversent et dont elles portent la marque ; les unes et les autres formant le noyau imaginaire des réformes.

Dans l’histoire de ces réformes, le numérique est un visiteur tardif. Tardif, mais conquérant ! Rendu possible par le développement des technologies de l’information et de la communication, l’État-plateforme apparaît aux yeux de certains comme le point le plus avancé de la modernité. Mais que pensent les agents de cet État-plateforme, en connaissent-ils même l’existence ? On verra à quel point il est périlleux de parier sur les effets attendus de la transparence.

Plus généralement, la recherche portera sur les expériences vécues d’agents aux prises et en prise directe avec les métamorphoses qu’engendre le numérique dans le monde du travail. Quelles répercussions psychiques voient le jour ? Quelles réalités produit le virtuel ?

L’analyse commentée des témoignages recueillis permettra, de façon souterraine, d’interroger une autre réalité, qui porte à voir dans la technique l’irrépressible destin de l’humanité. Ainsi, analyses, des textes des réformes et des témoignages d’agents donneront autant de moyens pour interroger le caractère de modernité de l’État-plateforme à l’époque de la techno-science-économique fétichisée.

Eric ROUSSEL – mars 2021

Le 26 mai 2022